Incendie dans l'Aude - août 2025
Août 2025. La chaleur estivale est devenue une réalité persistante à laquelle on ne prête plus vraiment attention. Malgré les efforts constants des autorités pour alerter la population sur les dangers d'incendie, des dizaines de départs de feu sont maîtrisés quotidiennement par les pompiers.
Néanmoins, lors de cet après-midi du 05 août, en plein cœur de la chaleur et sous une Tramontane puissante, un départ de feu au sud de Lagrasse est signalé. En plein milieu du massif sauvage des Corbières, les conditions pour intervenir sont critiques. En 48 heures, le feu ravagera environ 16 000 hectares de végétation, détruisant des dizaines d'habitations, des locaux professionnels, et entraînant la perte d'une vie.
Deux semaines plus tard, je prends la décision d'explorer ces montagnes et de rendre compte de la situation par l'image.








Il fait 42 degrés ce jour là. Plus aucune ombre ni végétation pour rafraichir l'atmosphère.
Dans les villages affectés, une odeur inquiétante plane. À Durban Corbières, même la gendarmerie a failli prendre feu ! Je choisis de parcourir les routes entre Alba, Coustouge et Fontjoncouse.
Les pompiers sont à l'honneur. Le pire a été évité dans de nombreux cas. Cependant, tout n'a pas pu être préservé.
Photoreportage




Je suis familier avec la splendeur sauvage de ces paysages. Résidant dans les Pyrénées Orientales, j'ai l'habitude de parcourir ces routes presque désertes à moto.


Pour le plaisir de parcourir ces collines faites d'affleurements de pierres claires et de végétation méditerranéenne, verdoyante tout au long de l'année. La verdure a laissé place à un paysage roussi. Un automne irréel, cramoisi et recouvert de cendres qui s'élèvent sous mes pieds.








En dehors des zones urbaines, un silence pesant s'installe. Là où les cigales emplissaient auparavant l'espace sonore, il n'y a plus un bruit. Là où les insectes me tourmentaient pour un peu d'humidité de ma sueur, il n'y a que du vide. Aucun bruit de lézard dans les broussailles, pas un seul oiseau dans le ciel. Jamais je n'avais éprouvé une telle solitude angoissante au cœur de la nature !








Les vignes des Corbières, résilientes, n'ont parfois pas été entièrement brûlées. Elles resteront cependant inexploitables pendant un certain temps. 900 hectares ont été affectés.






Maisons isolées, infrastructures techniques et professionnelles. L'incendie a tout détruit. Les pompiers n'ont réussi à sauver que quelques villages.










Je parcours quelques kilomètres, je fais une pause au bord des petites routes départementales entre Albas, Coustouge et Durban Corbière. Un spectacle de désolation s'étend devant moi. Des collines entièrement brûlées, à perte de vue. Le sol est uniformément recouvert d'une cendre grise.
















La lutte demeure en cours, plus de 10 jours après que le feu ait été "maîtrisé", les pompiers continuent de patrouiller activement et de réduire encore des foyers de fumeroles.

























